La limace
Ben oui! Je ne voulais pas les écraser. C’est une question de morale : on ne tue pas ce qui est vivant.
Cependant le malaise grandissait en moi. J’étais tiraillée entre le désir d’aller vite, et l’obligation que je me faisais de respecter la vie de ces mollusques.
-"je ne peux quand même pas leur marcher dessus!
-Et pourquoi pas….? Après tout, sangliers, cerfs, renards et autres habitants de cet écosystème ne se posent pas tant de questions et marchent sans regarder où ils mettent les pattes! Si une limace se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, elle est réduite en bouillie et rien ni personne ne s’en offusque. C’est la loi de la nature!
- Oui, je sais…. C’est la loi de la nature… Mais tous ces animaux SONT natures. Ils ne pensent pas à ce qu’ils font. Ils font. Ce qui fait que l’Homme est Homme (Sapiens Sapiens en plus!), c’est qu’il n’est pas que nature, il est aussi fermement ancré dans la culture. Il est capable d’avoir une reflexion sur ses actions et leurs conséquences. Il est empathique aussi. Je sais que si je marche sur cette limace, je la tuerai. Et je sais que tuer n’est pas bien parcequ’on me l’a appris, c’est dans ma culture. Je suis un être culturel. Je ne peux donc plus justifier mes actes par l’unique exclamation : “c’est la nature!”…"
Riche de cette conclusion je décidais donc de respecter ma nature d’être culturel : pas une limace ne fut executée…